Cayenne - Iles du Salut - Tobago - Grenade
Bon je suis un peu en retard oui… Merci Camille et Laure de Saltimbanque de me le rappeler !
Alors… Après avoir monté les nouvelles cadènes de Ratafia, nous quittons la « jolie » marina de Cayenne et sa pluie (enfin… c’est ce que nous croyons !!) vers les îles du Salut. Nous croisons notre premier requin nageant en surface; Maxence je pense très fort à toi, mais je n’ai pas eu le temps de dégainer l’appareil photo !! (Mais j’y pense, j’y pense !!) C’est plutôt bref, mais impressionnant tout de même !
La sortie de Cayenne, Eole brille par son absence ! Mais les mouettes apprécient le nouveau car-ferry !
Les îles sont magnifiques par la végétation qui y a repoussé, difficile d’imaginer le décor quasi-désert du temps du bagne, lieu de grande barbarie. L’endroit est très beau, mais la visite assez funèbre… Les Salut sont composées de trois îles : la première, l’île Royale, la plus grande, où étaient détenus la majorité des bagnards. On peut encore y visiter (ou voir les ruines) des différentes cellules, cachots sombres, cachots clairs, dortoirs communs (de 120 places), les maisons de gardes, mais aussi l’Eglise, la maison des Sœurs, l’Hôpital, la porcherie, les abattoirs, la place de la guillotine et les 3 cimetières (pour les gardes et leurs familles bien sûr !).
Sur l’île Royale, l’église très bien entretenue.
Le peintre-bagnard Francis Lagrange rénova l’église. Il s’inspira de
visages d’autres bagnards et de gardes dans ses représentations, ce qui posa quelques problèmes à l’administration, mais qui fut vite oublié avec l’arrivée de la guerre.
Henri Charrière, plus connu sous le nom de « Papillon », était en fait au bagne de Cayenne, et non aux îles.
Sur l’île Saint-Joseph se trouvaient les récidivistes, dans des conditions pires encore : cachots à ciel ouvert, c’est-à-dire pluie, cagnard, chaleur tapante du matin au soir.
Sur l’île Saint-Joseph, le cimetière.
Là où la nature – plus intelligente que l’homme – reprend ses droits. Un petit air des temples d’Angkor au Cambodge.
La troisième île, l’île du Diable, gardait les détenus politiques, et le célèbre capitaine Dreyfus (pour lequel Zola avait écrit le « J’accuse »).
L’île du Diable. Il faut l’imaginer sans arbre ! Le capitaine Dreyfus dût lui-même construire un mur autour de sa cahute car les gardiens le soupçonnaient de « s’évader » en regardant la mer !
L'administration pénitentiaire française n'a pas à être très fière du bagne...
L’eau finalement très trouble (visibilité ≈ 20cm) et la réputation des requins dans le coin (Les bagnards morts étaient jetés à l’eau… Bon d’accord, c’était il y a longtemps, mais quand même !) reportent le carénage tant espéré de Ratafia ! En route pour Tobago ! Les vitesses affichées ne seront pas spectaculaires, mais la vue d’un deuxième requin en surface, une nuit sous un très beau clair de lune, effacera vite les regrets de carène sale !
Niveau estomacs, une petite bonite viendra inaugurer la nouvelle canne à pêche de Frèd, suivie d’une assez belle dorade coryphène. Là, on se régale !
Bon d’accord… On a triché ! On a saoûlé la dorade avant de la tuer… ! Un peu d’alcool dans les branchies, on espère avoir adouci ses dernières minutes… !
Au large de Tobago, Ratafia se fait un peu chahuter… D’assez belles vagues viennent par l’arrière (Nickel !), mais d’autres plus petites – les plus perfides – nous frappent de côté et ce… toujours pendant les quarts de mon équipier… que j’entends se faire tremper (et maugréer!) depuis la bannette !! « La vie est parfois injuste ! »
Arrivée au Nord de Tobago.
Tobago. Nous arrivons au Nord-Est de l’île, vers Pirate’s Bay (La baie des pirates comme vous l’avez tous deviné !) accueillis par un grain très épais faisant disparaître l’île et ses rochers… On y voit comme dans le trou du c.. d’une poule, et Ratafia tout heureux accélère, accélère… quand tout à coup le sondeur se met de la partie : passant de 45m à 8m, puis 5m, 4m, 3m… aïe ! Je suis persuadée d’être en « eaux saines », mais ne peux m’empêcher d’abattre pour nous écarter de l’île… Ouf ! Rapidement le sondeur affiche de nouveau 40m ! C’était juste une farce, une bête ou un banc de poissons attirés par la faune tractée sur la coque?? Le grain passe, les rochers réapparaissent, majestueux ! Au mouillage, nous retrouvons les copains de Jacaré : Charly et Chelo sur Tahiti, alors c’est la fête !!
Le mouillage de Pirates’s Bay.
Tobago est une île paradisiaque : l’eau claire (Ca y est ! Je peux enfin gratter le crépi qui recouvrait la coque !! Bientôt plus une seule parcelle d’antifouling n’était visible !! Frédo, une honte tu dirais !!), les poissons colorés, le sable blanc, les cocotiers, une végétation très dense assez semblable à celle de Guyane, des gens très gentils et serviables… Je vous fais rêver hein !!?!!
Les pêcheurs de Charlotteville, avec leurs doubles tangons.
Tobago, très propre.
La maison de Bob Marley!!
Mais nous n’y restons pas très longtemps, nous partons pour Grenade où je prévois quelques « bricolages » pour Ratafia, notamment de faire ressouder deux chandeliers cassés. Les conditons de nav’ sont excellentes : 15 à 20 nœuds par le travers, Ratafia tout propre, tout content, file, file file !!! Nous réduisons pour arriver au petit jour, réduisons et réduisons encore, jusqu’à 3 ris et petit bout de génois, Ratafia file toujours vive allure ! Au petit matin, drôle de spectacle ! Je n’avais plus vu tant de bateaux depuis longtemps !! Au mouillage dans la baie de Prickly Bay, plus de 100 bateaux !! Nous sommes dans les Antilles touristiques nous dit-on ! Ah oui !! Un choc !!
Nous passerons un très bon moment à bord d’Ysalis avec Gérard, Catherine, Josiane et Jean-Louis. Je retrouve aussi Claude et Rölf sur Tika rencontés il y a plus d’un an au Cap-Vert ! Le monde est petit ! Ainsi que Starman et Dorothy sur Gaia rencontrés aussi au Cap-Vert ! Ils me demandent des nouvelles du chien-matelot ! Buddy tu restes célèbre !!